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Energies : l’AIE alerte sur des « risques majeurs » pour la sécurité d’approvisionnement et la lutte contre le réchauffement

Le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % de l’approvisionnement mondial en pétrole et en gaz naturel liquéfié (GNL), pourrait-il être affecté par le conflit au Proche-Orient ? Le surplus de GNL qui arrivera sur le marché freinera-t-il la transition énergétique ? La baisse des ventes de pompes à chaleur observée début 2024 en Europe va-t-elle se poursuivre ?
L’édition 2024 du World Energy Outlook, publiée mercredi 16 octobre par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), insiste sur les « risques majeurs » et les « fragilités » qui pèsent sur le secteur de l’énergie, à la fois en matière de sécurité d’approvisionnement et de décarbonation. « Il y a plus d’incertitude à court terme que d’habitude sur la façon dont les politiques et les stratégies industrielles vont évoluer », affirme l’organisation, créée il y a cinquante ans pour défendre les intérêts des pays importateurs d’or noir. Elle rappelle notamment le grand nombre de scrutins nationaux et régionaux organisés cette année, dans des pays pesant au total pour la moitié de la demande mondiale d’énergie – la présidentielle américaine, notamment, a lieu le 5 novembre.
Ce rapport annuel de l’AIE, qui fait référence auprès des acteurs économiques, des décideurs et des experts, décrit les évolutions possibles du secteur en fonction de trois scénarios : le premier est basé sur les politiques et les tendances de marché actuelles ; le second mise sur le fait que les Etats respectent tous leurs engagements en faveur du climat ; et le troisième dessine la voie de plus en plus étroite permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Le premier d’entre eux confirme que les technologies bas carbone se déploient à un rythme sans précédent, qui pourrait encore s’accélérer. Les capacités de production renouvelables ne sont pas loin de pouvoir tripler d’ici à 2030, comme s’y sont engagés les Etats lors de la 28e conférence mondiale pour le climat (COP28) en 2023, et la demande pour les trois combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) devrait culminer dans les prochaines années.
Autre signal positif, la consommation d’électricité a augmenté deux fois plus vite que la demande globale d’énergie au cours de la dernière décennie, notamment du fait de la Chine. « Dans l’histoire de l’énergie, nous avons été témoins de l’âge du charbon et de l’âge du pétrole – et nous avançons maintenant rapidement vers l’âge de l’électricité, qui définira à l’avenir le système énergétique mondial », affirme le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol. L’électrification des usages (passer d’un véhicule thermique à une voiture électrique, d’une chaudière au gaz à une pompe à chaleur…) est une étape-clé pour permettre une sortie progressive des fossiles.
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